Évaluer les impacts du climat

Évaluer les impacts du climat

Comment les impacts du climat sur l'agriculture, la forêt, l’eau sont-ils évalués ?

Les nécessaires processus d’adaptation et d’atténuation au changement climatique

L’agriculture, la forêt, et les activités qui leur sont liées (collecte, transformation, distribution, alimentation) font partie des secteurs les plus exposés au changement climatique. Les impacts, mesurables depuis la fin des années 80, sont à la fois directs, positifs ou négatifs selon les territoires (effets sur la phénologie, le rendement, la qualité, le bien-être et la santé des animaux), et indirects via des effets sur les ressources (sols, eaux), l’environnement biotique (cortèges de bioagresseurs), l’usage des sols (déplacement des aires de production), les marchés (modification des volumes produits et des prix) et la sécurité alimentaire des populations. Les impacts mesurés à ce jour sont probablement sans commune mesure avec ce qui est attendu.

Le secteur agri-alimentaire n’est pas seulement impacté par le changement climatique. Il contribue, comme d’autres secteurs d’activités, aux émissions de GES. A l’échelle du globe, le secteur de l’agriculture, de la forêt et du changement d’usage des terres représente 23% des émissions (IPCC, 2014).  En France, le secteur agri-alimentaire dans son ensemble représente 36% des émissions (19% pour l’agriculture sensu stricto). A l’inverse, le secteur de l’agriculture et de la forêt peut contribuer à l’atténuation par stockage de carbone dans des compartiments à temps de résidence long (sol et biomasse ligneuse) et la production d’énergie renouvelable (effet de substitution aux énergies fossiles). Le rapport spécial de l’IPCC de 2019 (Arneth et al., 2019)  montre que sans une contribution significative du secteur des terres (émissions négatives), l’objectif de l’accord de Paris n’est pas atteignable. En France, l’effort demandé au secteur agricole et forestier dans le cadre de la SNBC est une réduction de 46% des émissions de GES agricole en 2050 par rapport à 2015, et un doublement des puits de carbone (MTES, 2020).

Le secteur agri-alimentaire et forestier doit donc à la fois s’adapter au changement climatique et contribuer à son atténuation (Debaeke et al., 2017 ; EEA 2019).  L’intégration des démarches d’adaptation et d’atténuation est une priorité de l’objectif scientifique « Répondre aux enjeux environnementaux et gérer les risques associés » du document d’orientation de l’institut (INRAE2030). La prise en charge conjointe de ces deux objectifs est une demande forte des acteurs et porteurs d’enjeux.

Voir aussi